Dépendances…
Toi qui fumes, te drogues ou bois,
Tu réponds à la question qu’on te pose,
« Il faut bien mourir de quelque chose ».
Crois-tu plaisante la couchette en bois ?
Ces années que tu ôtes à ton compte
Te paraissent aujourd’hui lointaines.
Mais quand se tarira la fontaine
Et que commencera l’ultime décompte,
Quand ta chair présentera la facture,
Ne regretteras-tu pas ta propre forfaiture ?
Toi qui trouves en ces paradis artificiels
Un semblant de bien-être, un petit bout de ciel,
Ne leur trouves-tu pas, sous le goût du miel,
Quand ils s’épuisent, un lourd relent de fiel ?
Ces flétrissures infligées à tes chairs,
C’est un comble, tu les achètes à prix d’or.
Aussi vaines que le fut le veau d’or
Elles paraissent à ton cœur bien chères.
Mais, quand le crabe, son dû viendra toucher
Sur la soie une dernière fois tu iras te coucher.
La mort me semble toujours bien empressée
Et je vois avec inquiétude se rapprocher le terme,
Ce funeste moment où d’un dernier tour on ferme.
Pourquoi voulez-vous donc encore plus la presser ?