Ma cabane en chêne...
Quelle est cette ride sur mon front ?
Ma peau, jadis fraîche et tendue,
Paie au temps qui passe son dû
Sensible à la douleur de l’affront.
Ma joue, peu à peu, se transforme
En terre désertique, en sol craquelé.
Elle perd sa douce pâleur de lait
Sur ce crâne qui se déforme.
Dans une averse de copeaux
J’imagine la dure morsure de l’acier,
Dans ce bois qui se fait scier.
Posant sur le sol un floconneux dépôt,
Assemblant avec quelques planches
Ma future cabane, mon prochain chez-moi,
L’artisan du malheur, insouciant de mon émoi,
Balaie de la main la poussiéreuse avalanche
Quand je serais fâché d’avec la vie
Que le cœur lourd, l’âme en peine
Il me faudra me libérer de mes chaînes
Je m’allongerais dans ce chêne sans envie
Que m’importerons alors les richesses ?
Que ferais-je de ma notoriété ?
Que m’apportera votre pitié ?
Alors qu’avec la mort, c’est l’amour qui cesse.