Le trois-mâts
Un bout de croissant paraît sur l’horizon scintillant,
En son coeur on peut voir un voilier à contre-jour.
Le bruit du ressac berce mon coeur, voici l’amour !
Dans sa cage en os mon pauvre coeur va sautillant.
Le soleil monte maintenant, le bateau s’approche.
Je fais les cents pas dans le sable blanc, impatient.
Des nuages apparaissent, je n’en suis pas conscient
Je ne vois qu’un vaisseau à la fois si loin, si proche.
Le soleil s’est voilé soudain et le vent se lève
Les vagues noires s’écrasent et font trembler la terre
Hautes collines mouvantes ombrageuses et amères
Mon beau navire blanc s’y enfonce et se soulève
Puis je vois s’ouvrir le ciel et la pluie s’abattre
Je ne vois plus à présent que l’écume du bord
Oh orage maudit si tu savais comme je t’abhorre
Comme je souhaiterai pouvoir te combattre
Les nuages ont enfin fuit, le soleil a réapparu
La mer apaisée a perdu sa hargne de naguère
Mais moi j’ai perdu la bataille et la guerre
Sur l’océan étale, mon trois-mâts a disparu.