Derrière la vitre
Un jour, à Dakar, un chat s'est mis à nous observer derrière la moustiquaire. Nous en avions récemment perdu un (sûrement tué par un crétin) et nous avions encore un autre chat et un chien. Il ne nous restait plus que six mois de séjour et les formalités sanitaires pour l'importation d'animaux étant assez pénibles, nous n'envisagions pas vraiment l'agrandissement de notre cheptel. Nous l'avons quand même nourri, caressé et, tous les soirs, il reprenait son poste sur la fenêtre. Un jour nous avons craqué, il était si mignon avec sa façon de loucher, nous l'avons laissé entrer... Osiris est dans la place !!!
Derrière la vitre, tout paraît si beau…
Derrière la vitre tout paraît si beau.
Ils ont l’air si heureux d’être tous ensembles.
Comme ils s’aiment alors que moi, je tremble
Sous le regard des milans, les cris des corbeaux.
Derrière ma moustiquaire, je les contemple.
Moi, pauvre vagabond abandonné de tous.
Eux, ils m’ignorent ayant déjà un matou.
Je les regarde vivre dans leur temple.
Ils me donnent quelquefois un peu à manger
Et me prodiguent parfois quelques caresses.
Mais, je ne peux entrer dans la forteresse
Car pour eux, je suis avant tout un étranger.
Puis, un beau jour, ils m’ont laissé franchir le seuil.
Ils m’ont couvert de baisers, m’ont dénommé.
Maintenant, je fais partie de la maisonnée.
Parfois, derrière la vitre, je jette encore un oeil.