Les ombres
Que font nos ombres quand la nuit est tombée
Et qu’aucune lumière ne peut les entraver ?
Restent-elles sages, deviennent-elles dépravées
Quand la lune se cache dans le ciel plombé ?
Elles vivent alors ce qui se tapi dans nos pensées
Ces fantasmes qui nous ont tant fait rougir
Veille la conscience qui nous empêche d’agir,
Mais nos chères ombres, elles, sont insensées
Elles batifolent dans l’obscur comme des damnées
Se frôlent, grouillent, se mélangent, sombre soupe.
Elles boivent notre lie jusqu’à la dernière coupe,
Se comportent comme de vulgaires traînées.
Quand dans un coup de vent revient la lumière
Elles rappliquent dare-dare pour nous revenir
Et semblent soudain bien mieux se tenir
Qui a mes talons, qui à ceux de la fermière
Que font nos ombres quand notre heure a sonné ?
Restent-elles à la terre attachées pour l’éternité ?
Dans notre âme qui s’échappe, un bout d’obscurité
L’accompagne peut-être vers une autre destiné ?